En cette période de Fashion Revolution Week, aka la semaine où on sensibilise aux conditions de travail pas très éthiques du secteur de la mode, c’est le bon moment pour clamer haut et fort « je fais vos vêtements ! »

Mais… qu’est-ce que ça veut dire exactement? Si tu m’imagines simplement derrière une machine à coudre toute la journée, le contenu de cet article va te surprendre! Car « faire vos vêtements », chez ASSIAKARA, ça veut dire un tas de trucs différents!

 

Imaginer les designs

Même si c’est un peu la partie la plus fun du boulot, c’est aussi la plus complexe. La bonne nouvelle, c’est que j’ai toujours plein d’idées! La mauvaise : je n’ai pas les moyens (temps, argent, énergie) de toutes les réaliser! Alors il faut

 

Pour ça, j’utilise un de mes concepts favoris en entrepreneuriat : pour qu’un projet fonctionne, il faut qu’il réponde à 3 critères : la faisabilité, la désirabilité et la viabilité. 

Tout d’abord, je dois m’assurer que techniquement, ce que j’imagine tient la route. On dessine parfois des trucs trop beaux mais impossible à réaliser physiquement. Dans ce domaine, je dois dire que le dessin 3D a changé ma perspective puisque désormais, cette faisabilité est directement mise à l’épreuve ! Et ça fait déjà un premier tri.

Je dois aussi m’assurer de choisir les bonnes matières pour chaque vêtement, sinon la création perd tout son sens. Et pour rappel, tu peux désormais commander gratuitement les échantillons de tes vêtements favoris histoire de te faire une idée du tissu avant la commande !

Après, j’essaie d’affiner mes idées en les confrontant directement à vous : c’est le test de désirabilité. Que ce soit en sondage insta, via des newsletters ou parfois même en call individuel, je teste régulièrement mes idées en vous les présentant ! Et ça me permet d’éliminer tout ce qui n’est un coup de coeur pour personne.

 

Enfin, le filtre final : la viabilité. C’est là que les coeurs se brisent 💔

Je veux m’assurer de rester dans des prix abordables, c’est l’un des engagements de ma marque. Alors un vêtement qu’on adore toustes mais qui couterait 3800€ à l’achat… c’est pas envisageable! La viabilité, c’est le critère qui me fait le plus retravailler les designs jusque dans leur essence : on supprime tout le surperflu, on adapte les formes pour réduire le temps de confection, on mélange différents tissus pour réduire la facture totale… 

Une fois passé par ces 3 filtres, le vêtement est prêt pour l’étape suivante.

 

« J’adapte vos vêtements à vos mesures... »

Désormais, j’ai pris l’habitude de vous partager les coulisses de la mise aux mesures, parce que c’est un moment clé dans mon processus. Après avoir reçu vos mesures (que je vous aide à prendre, no stress), je crée un avatar qui reproduit exactement votre morphologie. Je fais les ajustements sur le vêtement pour qu’il soit à la fois stylé et confortable. Mais la mise aux mesures ne s’arrête pas là !

En fait, chaque client-e reçoit un visuel de son avatar habillé avec son vêtement et a la possibilité de demander des adaptations. On entame alors une discussion individuelle, ultra personnalisée (qui a désormais lieu en direct sur ton compte client!) pour s’assurer ensemble que le vêtement que je passe mon temps à coudre et que tu as payé te corresponde parfaitement!

A cette phase, il est donc encore temps de changer d’avis : demander une autre couleur pour comparer les visuels, itérer sur la longueur, vérifier qu’il n’y a pas eu d’erreur dans la prise de mesures… tant que le vêtement n’existe pas réellement, tout est possible!

 

On coupe et on coud!

Enfin! Après toutes ces étapes, le vêtement est prêt à être confectionné ! Depuis que je me suis installée dans mon nouvel atelier, j’ai mis en place un processus de rêve pour couper le vêtement dans le tissu : je projette mon travail effectué sur l’ordi directement sur le tissu et je coupe au cutter! Rassure-toi, je me suis pris la tête quelques heures pour que le calibrage soit au top et qu’on ne perde pas 1mm dans la translation ! 

Et puis c’est parti pour couuuuuuudre! C’est la partie la plus répétitive de mon travail (que je fais exprès d’écourter dans les vidéos sinon c’est boooring) mais c’est toujours un plaisir de voir la magie opérer. En quelques heures, un morceau de tissu devient un vêtement qui, je le sais, ravira une personne géniale! Entre les moments de couture, pour changer un peu d’air, on peut, au choix :

  • utiliser la surjeteuse
  • la recouvreuse (pour les bords de t-shirts à deux aiguilles)
  • repasser (et même entoiler certains morceaux pour qu’ils soient plus résistants)
  • poser des pressions
  • transférer un visuel avec la presse à chaud ! 

Et à la fin on fait Tadaaaaa !

 

Et avec tout ça tu dors quand ?

Sachant que j’ai plein d’autres trucs en parallèle de cette marque (dont un projet hôtelier et une carrière d’accompagnatrice d’entrepreneur-euse-s), j’ai des journées bien remplies, c’est clair! Pour survivre, j’ai appris à être une 👑 de l’organisation et de l’automatisation. Cette année, j’ai un objectif : mettre en place des process, simplifier toute ma chaîne de production et faire en sorte que la confection de chaque vêtement implique 0 % de stress et 100 % de plaisir

Parce que si je suis certaine de ne pas exploiter des Ouïghours, des enfants en Chine ou des centaines de femmes au Bangladesh, la question que je me pose encore parfois c’est… est-ce que je ne serais pas en train de m’auto exploiter?

 

Réponse : vu que je suis heureuse, que je m’octroie des pauses et des moments de repos et qu’en plus je peux me payer un petit salaire… on va dire que non! 😜


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